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More 2013.06 – It Column by Ninomiya Kazunari
Credits : Yellow Honey & ltgmars
54e épisode (Juin 2013) : Sélectionné
Même en priant de toutes ses forces pour un avenir idéal, la réalité qui surviendra sera différente.
Dans ce cas, au lieu d’angoisser en réfléchissant trop à toutes sortes de choses, il vaut mieux rester tel que je suis. C’est bien suffisant de se concentrer uniquement sur le présent.
Le printemps, la saison où commencent de nouvelles choses.
Pour Ninomiya Kazunari aussi, de ‘nouvelles choses’ semblent arriver.
De quelle manière les pensées qui lui tiennent à cœur vont-elles lui ouvrir une nouvelle route ?
Au mois d’avril va commencer ‘Nino-san’, une émission qu’il animera seul, pour la première fois. Trois mois durant, cinq réalisateurs vont passer successivement une ‘période d’essai’, relevant le défi de mener différents projets ; parmi eux, un seul sera sélectionné pour organiser l’émission de façon régulière. Au moment où il réalise cette interview, en plein mois de mars, Nino nous confie « je n’ai encore rien entendu des détails ».
« Je n’ai encore rencontré aucun des cinq réalisateurs, mais j’ai déjà travaillé avec l’un d’entre eux il y a 10 ans de cela. Lors d’une des émissions de Arashi diffusées en fin de soirée, il y avait eu ce projet surréaliste intitulé ‘des graines de daikon [1] peuvent-elles germer dans des cheveux afro ?’. A cette époque, nous avions planté des graines de daikon sur la tête de ce gars avec une chevelure afro. Contre toute attente, ça a vraiment germé, et la seconde fois, nous avons aussi fait ce projet ‘une toile d’araignée peut-elle être tissée dans des cheveux afro ?’ (rires). Ce serait intéressant de le rencontrer à nouveau sur ce genre de projet. »
Il a l’air heureux en parlant de cela. Et pourtant dans 6 mois, des cinq personnes, il n’en restera qu’une seule. Ce n’est pas comme s’il allait continuer avec travailler avec tout le monde.
« Cela ne me concerne pas, cela ne dépendra que du choix des téléspectateurs, n’est-ce pas ? »
S’il est capable d’énoncer sans hésitation une réalité aussi dure, c’est parce que Nino lui-même s’est toujours tenu sur une scène aussi sévère qui consiste à ‘être choisi ou ne pas être choisi’.
« Depuis mon entrée dans la Johnny’s Jimusho, j’ai bien dû passer une trentaine d’auditions. Comme je n’avais pas encore de travail pendant mon adolescence, passer des auditions était comme un travail en soi pour moi. Mais, je les ratais pratiquement toutes. J’ai dû en réussir juste deux ou trois, n’est-ce pas ? C’était probablement pour le butai ‘Stand by Me [2]’ et le drama ‘Amagi Goe [3]’. »
Il en parle avec indifférence, mais pour le jeune Ninomiya de l’époque, l’expérience de ‘rater à chaque fois’ n’a-t-elle pas été douloureuse ?
« Pas du tout. Vous savez, en fait, je n’y allais pas avec l’envie ‘d’être pris’ de toute façon. J’y allais uniquement parce que j’avais reçu un ordre de la Jimusho ‘Va à cette audition’. C’est pourquoi, au fond de moi, mon but n’était pas le résultat ; arriver sur les lieux de l’audition sans être en retard était déjà un objectif en soi. Après ça, sur place, je faisais juste de qu’on me disait de faire. Quant à être pris ou pas, je crois que pas une seule fois, je ne me suis surpassé ou ai changé ma position là-dessus. »
Que je sois sélectionné ou non est hors de mon contrôle.
Ainsi, même s’il est rejeté lors d’une audition, il n’a jamais eu de regret, mais il ajoute qu’à plusieurs reprises, il a trouvé cela « absurde ».
« Lors d’une audition, une fois, on m’a dit ‘montrez un visage souriant’, alors j’ai souri et j’ai immédiatement été éliminé, ‘on voit un plombage, ce n’est pas l’image [que nous recherchons]’ m’a-t-on dit. ‘Juste à cause d’un plombage ? Ils ne regardent pas au talent alors ?’ était la seule question qui me soit venue. Je me suis secrètement juré au fond de moi que jamais de ma vie je ne travaillerai avec des gens qui avaient de telles principes (rires). J’ai fait l’expérience de beaucoup d’autres excuses tout aussi absurdes, jusqu’à aujourd’hui, je ne les ai toujours pas oubliées. A l’inverse, parmi les fois où j’ai été choisi, ma plus grande expérience a bien sûr été ‘Lettres d’Iwo Jima [4]’. En pleine répétition de Arashi dans une salle d’entraînement, le Président est passé à l’improviste, et il m’a dit d’un ton léger ‘Et si tu essayais d’auditionner pour un film de guerre ?’. Comme il m’avait invité à manger, j’ai répondu sans réfléchir ‘OK, je vais le faire…’, et il m’a vraiment fait aller à l’audition (rires). On ne m’avait même pas prévenu avant que le réalisateur du film serait Clint Eastwood. Il semblerait que même la Jimusho l’ignorait. Finalement le jour venu, je suis allé à l’audition, et comme le réalisateur n’était pas sur place, on m’a fait enregistrer une vidéo pour l’audition. Moi, j’étais juste de mauvaise humeur genre ‘Si je ne peux pas rencontrer Clint, je ne pourrais pas me vanter auprès des copains’ (rires). Et pourtant, par un curieux coup du sort, j’ai été accepté, et c’est comme ça que j’ai eu l’opportunité d’apparaître [dans le film]… »
A ses tout débuts… même pour l’audition de la Johnny’s Jimusho, il n’y a participé que dans l’espoir que sa mère lui donne de l’argent de poche. Sans même savoir comment danser, il s’est tenu seul sur cette scène, et malgré tout, il a été sélectionné. C’est pourquoi, Nino en est naturellement venu à penser que dans tous les cas, le fait qu’il soit sélectionné ou non est « une chose qui est hors de son contrôle ».
« Beaucoup de personnes font de leur mieux avec la volonté et la combativité pour ‘être choisi’, et je pense que ce genre de personne sont choisies ainsi. Mais moi, je crois que parmi les critères de sélection, se pose la question de pouvoir entrer ou pas dans ce rôle, et de correspondre aux attentes de l’autre et à son timing. De toute façon, tout est comme ça. J’ai l’impression qu’il y a peu de choses que je contrôle vraiment. Par exemple, ‘VS Arashi [5]’ est juste une complète improvisation sans script pré-établi, puisqu’au final ‘on ne peut pas prédire si on va gagner ou si on va perdre’. Même en priant de toutes ses forces pour un avenir idéal, ce n’est que la simple réalité qui survient. Dans ce cas, au lieu d’angoisser en réfléchissant trop et en désirant toutes sortes de choses, il vaut mieux rester tel que je suis. A mon avis, c’est bien suffisant de se concentrer uniquement sur le présent, je crois. »
Notes de traduction :
[1] Le Daikon est un radis blanc très souvent utilisé dans la cuisine asiatique. (Source : Wikipédia)
[2] Stand By Me est le premier butai dans lequel a joué Nino, en 1997. Il avait alors 14 ans et y joue aux côtés de Matsumoto Jun, Aiba Masaki et Ikuta Toma (formant le groupe MAIN). (Source : biographie Ninomiya Kazunari Johnny’s.net)
[3] Amagi Goe est le premier drama dans lequel a joué Nino en 1998. (Source : DramaWiki)
[4] Lettres d’Iwo Jima est un film de Clint Eastwood, sorti en 2007. (Source : Wikipédia)
[5] VS Arashi est une émission hebdomadaire de Arashi diffusée depuis 2008 sur la Fuji TV (Source : Wikipedia, Fuji TV)