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[FR] Traduction - More 2013.11 - Se sentir chez soi
More 2013.11 – It Column by Ninomiya Kazunari
Credits : Yellow Honey & ltgmars
59e épisode (Novembre 2013) : Se sentir chez soi
Je ne garde pas le souvenir des gens qui m’ont quitté ou des choses qui se sont achevées.
Si on prend soin des gens qui sont là et maintenant auprès de soi, alors je crois que, quel que soit l’endroit, on pourra toujours ‘se sentir chez soi’.
Il est soutenu par de nombreuses personnes.
Et pourtant, au fond de lui, il est toujours seul.
Suivons le chemin que Ninomiya Kazunari a arpenté, lui qui porte en lui des pensées si singulières.
Dans le dictionnaire de Nino, certains mots n’ont pas d’existence. ‘Ville natale [1]’ est l’un d’entre eux. Auparavant interprétée par Arashi en tant que chanson phare pour le Kouhaku [2], ‘Furusato’ est entrée cette année dans le répertoire du ‘Concours National des Chorales Scolaires de la NHK’. A cette occasion, quand nous lui demandons de parler de sa ville natale, il nous répond « le concept même de ‘ville natale’ n’est pas quelque chose qui m’est familier ».
« C’est peut-être bien aussi ma génération, mais l’endroit où se trouve la maison familiale, plutôt que de l’appeler ‘ville natale’, serait plus exactement défini par des mots comme ‘mes racines’. Je n’ai jamais pris conscience du sens spirituel du mot ‘foyer’ non plus. »
Tout comme un chat, il affirme qu’ « il peut ‘se sentir chez lui’ partout ».
« Si on ne se détermine pas un ‘chez soi’, alors il n’y a pas non plus de ‘hors de chez soi’. Par exemple, beaucoup de gens appellent ‘chez soi’ le restaurant familier où ils vont souvent, mais moi, je n’ai pas ce genre de restaurant particulier dans lequel je vais exclusivement. Il y a bien des endroits où je vais souvent, comme ce restaurant dans lequel j’étais allé pour la première fois, je crois que je lui suis toujours reconnaissant [d’exister] [3]; et pour le travail c’est pareil. Sans se limiter à mes propres émissions régulières, même quand j’apparais dans d’autres émissions, ni mes dispositions ni mon attitude à leurs égards ne changent. Autrement, ce serait bien ingrat de ma part. Même si je peux agir en toute liberté tout en pensant que les émissions en prime time font partie de mon domaine, si on ne se fie pas aux chiffres et aux résultats, cela ne peut pas vraiment devenir un ‘refuge sûr’ (rires). »
Sans séparer intérieur et extérieur, il reste toujours en équilibre. Il en est également toujours de même dans ses relations avec autrui.
« Que cela soit avec un photographe que je connais depuis plusieurs années, ou bien un photographe rencontré juste aujourd’hui lors d’un tournage, mon attitude sera la même. Peu importe envers qui, j’ai une distance et une façon d’agir qui ne changent pratiquement pas. Même avec mes amis en privé, je mets une certaine distance. Je veux dire, même lors du mariage de personnes qui me sont proches et qui sont dans la même industrie que moi, puisque je vais apprendre à peu près tout à travers les reportages des médias (rires). Mais je ne crois pas que cela soit quelque chose de triste, parce que ce n’est pas ainsi que notre relation se mesure de toute façon. »
Nino ne cherche à s’abriter nulle part, ni à dépendre de qui que ce soit.
« Pourtant, toutes les personnes et les endroits ne se valent pas forcément. En ce qui concerne mes relations avec les gens, j’ai certaines préférences dans mon cœur. Cela peut se limiter à aller boire un verre à deux, tout comme il y a aussi des relations qui me sont particulièrement spéciales. Mais tout cela ne se passe qu’en moi-même. Je ne le montre pas. Je veux avoir l’air de quelqu’un de bien extérieurement (rires). Je garde contact de façon égale et je reste en bon termes avec tout le monde, je crois que c’est la meilleure façon de vivre harmonieusement et paisiblement. »
Arashi n’est pas un endroit dans lequel je retourne comme on rentre au foyer, je crois que c’est l’endroit auquel j’appartiens.
« La façon dont pense un gouverneur n’est probablement pas la même que celle des membres de la communauté, mais en tant que gouverneur, il ne s’agit pas seulement de rendre service et d’être courtois avec ceux qui vivent depuis longtemps dans sa propre ville. De nos jours, il va rendre le même service à ceux qui viennent d’arriver en ville, à l’inverse, il ne va pas s’attrister et se lamenter parce que d’autres quittent la ville, sans aller jusqu’à dire ‘Bonne chance dans la ville d’à côté !’. Rencontres et séparations sont des choses qui arrivent tous les jours, c’est une chose qu’il faut simplement accepter, mais ce que nous pouvons faire a ses limites. ‘Ninomiya Kazunari’ n’est qu’un individu [parmi d’autres], quand on change de perspective, c’est cette impression qu’on a (rires). En amour aussi, si je commence une relation avec une nouvelle petite amie, il me sera impossible de me dire ‘même maintenant, mon ex garde une place dans mon cœur’ (rires). C’est pourquoi je ne garde pas le souvenir des gens qui sont sortis de mon monde. A chaque moment, j’interagis sincèrement avec chacune des personnes et des choses qui se trouvent auprès de moi, je crois que le plus important, c’est de profiter de l’instant présent. »
Il n’a pas besoin d’un foyer où rentrer, car tout pour lui tourne toujours autour de ‘l’instant présent’ et de ‘lui-même’. Alors qu’en est-il de Arashi ? Cet endroit si spécial pour Nino, ne serait-ce pas là, ce foyer vers lequel il doit rentrer ?
« Évidemment que c’est quelque chose de spécial. Mais je ne considère pas cela comme un foyer dans lequel je retourne. Par exemple, en réalité ce n’est pas arrivé, mais prenons un exemple extrême, si on me disait ‘à partir d’aujourd’hui, tu vas rentrer dans V6’, désormais Arashi ne serait plus l’endroit où je retournerais alors (rires). Je crois que Arashi, c’est pour moi, le seul et unique ‘endroit auquel j’appartiens’. C’est en composant ce groupe-là qu’un CD a pu être sorti, quand j’y pense c’est parce que nous avons fait toutes ces émissions que je saisis le sens de travailler seul ; en un sens, c’est à l’origine grâce à Arashi que j’ai des activités en solo, ce n’est pas un travail que j’aurais pu réaliser tout seul. Pour moi, l’intérêt de Arashi passera toujours avant tout. Si je peux apparaître dans un drama, alors Arashi aura sans doute la possibilité de chanter le générique. Les gens que je rencontre dans un film, à travers moi, pourraient finir par s’intéresser à Arashi, c’est toujours ce que je pense. Conclusion, si je peux être réduit à Arashi, je pense que tout le travail que j’aurai accompli seul trouvera un sens. »
Même pour Nino qui ne veut se créer aucune terre pour s’abriter, le fait d’être un membre de Arashi prend une place immense dans son cœur.
« Mais, plutôt que de parler d’abri, ce serait plutôt une responsabilité. Même si nous devons y laisser notre santé, aucun membre de pourra jamais être remplacé par quelqu’un d’autre. Si je fais une erreur, alors Arashi aussi fait une erreur. Je crois bien que c’est parce que je ne veux pas mettre tout le monde dans l’embarras que j’ai toujours fait de mon mieux... (rires) »
Notes de traduction :
[1] Dans le texte, furusato ふるさと. Plus qu’un lieu précis, ce terme désigne l’endroit où l’on se sent en sécurité auprès des siens.
[2] Furusato ふるさと a été spécialement composée et interprétée par Arashi pour la première fois en 2011.
[3] Cf 34e épisode de More (Octobre 2011).