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More 2013.05 – It Column by Ninomiya Kazunari
Credits : Yellow Honey & ltgmars
53e épisode (Mai 2013) : Nuit d’insomnie
Le meilleur n’est pas quelque chose que nous sommes capables d’inventer par nous-mêmes.
C’est pourquoi je n’insiste pas trop dessus, je ne peux contrôler ni mon temps ni mon timing.
Sa grande liberté d’expression manque parfois de conformisme, mais il y a de la constance dans ces idées, et la route qu’il poursuit se dessine en ligne droite.
Quel est le paysage qui s’étend devant ses pas ?
« Des nuits d’insomnies… je n’en ai jamais eues, je crois. A la base, arriver à dormir la nuit n’est pas quelque chose qui se décide. »
Peu importe que la nuit soit agréable ou triste, peu importe la façon dont on la passe, elle finit toujours par passer en un clin d’œil.
« Comme je n’aime pas vraiment les soirées passées en compagnie d’innombrables personnes, ces deux dernières années, dès que je ne travaille pas, je rentre directement à la maison pour y passer du temps tout seul. Comme toujours, je joue à des jeux en ligne. Il m’arrive de discuter avec les gens en ligne ; à strictement parler, je ne suis donc pas tout à fait seul (rires). »
Cette façon de passer la nuit est typique de Nino qui ‘aime la solitude des êtres solitaires’.
« Ce que j’aime dans ces relations en ligne, c’est cette ‘juste distance’. Il n’y a pas besoin d’échanger des banalités du genre ‘comment ça va dernièrement ?’. On parle en toute liberté de ce dont on a envie. On n’empiète jamais de façon excessive dans les affaires des uns et des autres. Il est intéressant d’y croiser des gens de tout âge et de toute profession, depuis le collégien jusqu’à l’adulte mature. J’encourage des élèves qui passent leurs examens, j’écoute les problèmes au travail d’employés de bureau… Ce faisant, le temps file vraiment en un clin d’œil. »
Chaque jour, malgré le travail qui l’accapare, la façon dont il utilise ses rares moments de solitude est vraiment extravagante.
« Je n’ai jamais eu de nuit d’insomnie, parce qu’en fait je ne me couche jamais avant d’avoir vraiment sommeil (rires). C’est pourquoi, même sur un très court laps de temps, je dors toujours profondément, sans faire de rêve. Il ne m’est jamais arrivé de penser que je manquais de temps [de sommeil]. Il est totalement vain de vouloir contrôler le temps, je n’ai pas de contrainte dans ma vie quotidienne, telles que l’heure à laquelle il faut dormir, l’heure à laquelle il faut manger, je crois que le temps n’est pas quelque chose dont je me préoccupe. »
C’est vrai, tant qu’aucune contrainte ne nous entrave, nous pouvons exister en toute liberté.
« Si je n’avais pas une certaine liberté mentale, il me serait impossible de faire ce travail. Je ne pourrais pas agir selon les besoins de toutes sortes de personnes et de choses. Comme ce n’est pas un travail où je peux donner la priorité à mon propre rythme ou ma situation, je dois être capable de me débrouiller quelles que soient les circonstances, et ne pas m’en tenir à des plaintes inutiles. »
A la fois flexible et léger. En cela, il ne s’agit pas seulement de sa façon d’utiliser son temps, mais de sa position face à toutes les choses importantes.
Dans la chronique de MORE, la plupart du temps, il s’agit de ‘celui que je suis d’habitude’.
« Mon travail consiste à avoir affaire avec les diverses opinions de personnes venant de domaines différents. Quand j’ai eu l’opportunité d’apparaître dans des films et des dramas, il est aussi arrivé qu’on me demande mon avis à propos de la façon de faire, comme ‘que dirais-tu d’essayer cela ?’, mais je ne veux pas nécessairement que cela se fasse à ma manière. Si je donne mon avis, c’est uniquement parce que je pense que cela stimulera le tournage et approfondira le travail. Dans le cas de mon travail auprès des magazines, c’est encore différent. Dans la publication, l’opinion et la volonté des gens qui y travaillent sont excessivement fortes, alors pour ceux qui y apparaissent, comme nous, il vaut mieux sur le principe ne pas interférer. Pour l’organisation aussi bien que la présentation, je pense que nous voulons juste poser selon les désirs des lecteurs du magazine et du staff, alors nous faisons les choses docilement comme on nous le dit. Ce n’est pas pour autant de la froideur. C’est juste notre travail vis-à-vis des magazines. Pourtant, en ce qui concerne la chronique de MORE, il s’agit presque toujours de ‘celui que je suis d’habitude’. En particulier, les interviews sont loin de demander de l’énergie… mais dire cela prête à confusion (rires). Comme il n’y a pas de contrainte sur ce que je dois dire, alors je suis juste moi-même. »
Il dit cela en plaisantant, mais cet aspect ‘ordinaire de lui-même’ est bien ce qu’on lui demande. Nino qui s’exprime tout en devinant ce que l’autre demande sans dire un mot. Même si le temps s’étire en longueur, son visage comme le ton de sa voix changent sans cesse d’apparence, il nous répond alors « N’est-ce pas simplement parce que je suis ‘quelqu’un qui se montre’ ? ».
« Les ‘gens qui se montrent’ interprètent les rôles qui leur sont demandés, évidemment sur les plateaux des films et des dramas, mais aussi dans les publicités et les magazines. Je ne peux pas être ce que je suis vraiment, sinon je ne pourrais jamais briller sur les plateaux de cette manière. Même si je suis endormi, même s’il fait trop chaud, c’est un travail qui ne peut être fait correctement que si ce genre de choses ne se voit pas sur mon visage. Et puis, quel que soit le travail, c’est comme ça, pourtant je ne sais ce que le ‘meilleur de soi-même’ veut dire. C’est quelque chose qui change constamment. Par exemple, même si je connais les meilleurs moment, endroit ou timing pour moi, je ne peux pas établir à chaque fois de nouveaux records (rires). En vérité, ce que je considère moi-même comme le meilleur a de grandes chances de ne pas être ce que les autres et le reste du monde considèrent comme étant le meilleur. C’est pourquoi, même si j’ai mes propres désirs, je n’insiste pas trop dessus. Je ne contrôle pas le temps de mon existence passée à faire de mon mieux, alors il vaut mieux ne pas trop anticiper les choses. Évidemment, certains sont du genre à ne calmer leur nervosité qu’en préparant minutieusement chaque chose, certains acteurs renforcent leur concentration en s’isolant avant la représentation. Je comprends bien cela ; quand ces acteurs entrent en scène, je ne me mets pas en travers de leur route. Je vais plutôt faire attention à eux. Quant à moi, je suis différent des gens normaux : quand je me prépare trop, je deviens encore plus nerveux, alors je ne le fais pas. »
Après avoir dit cela, il poursuit en riant : « Pourtant je ne suis pas particulièrement paresseux ».
« Je pense au moins à me réveiller à temps pour le travail, mais je crois qu’agir librement me conviendrait mieux. »